La grue
Matin gris sur l'autoroute. La semaine dernière, j'avais remarqué une récente plantation d'éolienne par ici. J'étais curieux de voir le chantier de près. Cent vingt, cent dix, cent, je ralentis et guette. Les voilà ! Je prends la première sortie.
Zoning de Fernelmont. Une ferme, impossible de traverser par là. Retour par la grand-route, plus loin dans une zone d'activité, une route sur la gauche, un chemin, c'est par ici.
Deux éoliennes sont déjà montées. La troisième n'est qu'un immense fut métallique coiffé d'une drôle de tête à trois yeux. E.T. de Spielberg
A l'intérieur, rien ou presque. Pour travailler là-haut j'imagine qu'il ne faut pas avoir le vertige.
Autour, une grue, deux grues, des ouvriers sont au travail.
Couchées sur le sol, trois ailes attendent leur tour pour monter là-haut.
Mais ce n'est pas le programme du jour, elles seront montées la semaine prochaine.
Aujourd'hui on monte la grue. Et quelle grue !
C'est une grue à flèche treillis.
Chaque élément est arrivé sur une semi-remorque.
La longueur totale permettra d'éteindre l'axe de l'éolienne. Ici on joue dans la cour des grands, 500 tonnes ou s'élever à plus de 100m !
Dans l'autre, appelons-là la petite grue, le grutier manoeuvre avec précision et présente les éléments, un par un.
Les morceaux de plus de 10m sont guidés à la main, ajustés au milimètre.
L'assemblage se fait par goupille cylindro-conique sécurisée à l'aide d'une agrafe.
Allongé à l'horizontal, l'ensemble est flexible c'est pourquoi le dernier élément est monté sur un train de roues.
Pour placer les dernières goupilles la flèche est levée par le milieu pour la redresser.
Lorsque tous les éléments sont assemblés il reste à passer le câble métallique (3cm de diamètre) avec l'aide de la seconde grue.
et à le passer sur la poulie moufle (qui, elle seule, ne pèse que 2 tonnes).
Et l'engin, va se lever... Attention, je peux vous dire que c'est impressionnant !
De l'autre côté, les contre-poids. Chaque élément pèse 20 tonnes.
Ca vous dirait d'aller voir dans la cabine ce qui s'y passe ?
Chauffée, climatisée, vous entrez dans le royaume de l'informatique et du numérique.
Alors que le travail se passe à l'extérieur, parfois sur des chantiers boueux, vous ne trouverez pas ici une once de poussière. Pour pénétrer dans le poste de pilotage du grutier on commence par se déchausser...
Attentif, concentré, le grutier semble piloter le monstre comme un jouet.
et manoeuvre les joysticks avec une précision chirurgicale.
Un oeil sur les écrans,
L'autre 100 mètres plus loin.
Dans un silence absolu, à l'extrémité de la flèche le technicien guide avec des gestes sobres et précis.
Et la grande dame s'élève. Lentement.
Tout ce montage fut pour moi un spectacle surprenant, démesuré, où les techniciens jouaient avec facilité une étonnante chorégraphie. C'était pour eux un jour comme les autres. Le travail d'une entreprise spécialisée dans l'exceptionnel...
Alors on peut penser au grand-père Sarens qui avait un peu de terre et qui a commencé avec un cheval pour débarder les arbres... dans les années 30.
Douze enfants et un camion plus tard... une petite société naissait
C'est la belle histoire d'une entreprise qui réunit aujourd'hui 1300 salariés et travaille jusqu'en Chine...
à lire sur sarens.fr
Dites-moi si ce petit reportage photo vous a plu ? Bonne journée !